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“24 heures du Mans” – Anthony JACQUET

Le week-end des 10 et 11 juin 2023, ont eu lieu les 24 heures du Mans. Cette course mythique d’endurance a fêté à cette occasion son centenaire.

De très nombreux constructeurs historiques se sont battus pour y décrocher la victoire (Peugeot, Porsche, Ferrari, Audi, Bugatti…)

Mais cette course a également été l’occasion de tester des innovations, pour les voitures de Monsieur et Madame tout le monde. 

Prenons l’exemple des freins à disques, utilisés pour la première fois en 1955 ou même les feux antibrouillard, utilisés en 1926. Ces deux innovations, feront triompher Jaguar et Lorraine-Dietrich à ces occasions.

Mais une course de cette ampleur doit sa renommée à ses valeureux pilotes et leurs histoires incroyables.  Comme la fois où Henry Pescarolo roulera sa Matra en 1968 toute la nuit sous la pluie et surtout sans essuie-glace.

Mais pour aujourd’hui nous laisserons Fabio Scherer nous raconter son histoire. J’ai pu réaliser une interview avec ce pilote suisse de 24 ans sur son parcours, ses ambitions futures et sa victoire historique…

En effet Fabio a remporté la course du 11 juin dernier et il est le “premier vainqueur des 24h avec une jambe.” 

“Comment va ton pied ?

Pas si mal, je marche avec des béquilles, j’ai une fissure. Je serais prêt pour la prochaine course à Monza. Ça devrait aller j’ai réussi à faire le Mans.

Comment s’est passé ton accident ?

Au premier arrêt au stand au bout de 15 minutes de course la Corvette m’a roulé dessus. Je pense que ça s’est cassé immédiatement, mais je ne suis pas sûr je n’ai pas vérifié.

Comment as-tu fait pour continuer ?

J’ai pris des traitements et j’ai mis de la glace pour pas que ça gonfle. L’équipe a travaillé dur pendant toute la course pour garder mon pied en bon état. Ils ont dit que je pouvais continuer la course.

Comment faisais-tu pour freiner ou accélérer, ça devait être très dur ?

Ce n’était pas facile car c’était mon pied pour freiner et je devais mettre 130 kilos de pression sur la pédale. Le côté positif c’est qu’avec l’adrénaline de la course je ne ressentais pas la douleur. Mais le lendemain la douleur est revenue.

Combien de relais as-tu fait ?

J’ai roulé un tout petit peu moins de 8H et j’ai fait 120 tours. J’ai fait l’arrivée. On peut dire que je suis le premier vainqueur des 24h avec une jambe. (rires)

L’écart était de seulement 21 secondes à l’arrivée avec le deuxième, la dernière heure a due être terrible ?

Oui en effet on a reçu un drive through (pénalité de passage par les stands) je ne sais pas trop pourquoi car c’est sur quelque chose qui s’est passé 12h avant. On avait de petits dégâts sur la voiture et donc elle n’était pas aussi rapide qu’avant.

Sur l’avant-dernier relais on a essayé de survivre et dans le dernier nous avons été plus rapide que la voiture WRT (équipe qui a fini seconde) parce que nos pneus étaient moins usés que les leurs.

C’est ta première année avec un programme complet en championnat du monde ?

(Il me coupe) Non en 2021, j’ai fait le WEC (championnat du monde d’endurance) en entier, l’année dernière j’ai fait l’ELMS (championnat d’Europe d’endurance) l’IMSA (championnat américain d’endurance) le TCR (championnat de voitures de tourisme) et le WEC en entier.

Trouves-tu des différences avec le championnat d’Europe ?

Les courses sont plus longues, le niveau de la compétition est plus élevé, et le nombre de médias est très impressionnant, surtout depuis l’hypercar avec tous ses nouveaux constructeurs (catégorie reine au Mans depuis 2023)

Quel a été ton parcours pour arriver jusqu’au 24h du Mans ?

Le parcours a été long, pour moi ça a commencé par le championnat suisse de karting, que j’ai gagné en 2014 et 2015. Je suis allé ensuite en monoplace et en DTM. (championnat allemand de tourisme) L’étape d’après a été l’endurance où j’ai changé mon entraînement pour être le meilleur. 

Mon parcours a duré environ une quinzaine d’années, pour arriver où j’en suis et atteindre la consécration. (vainqueur des 24h du Mans)

J’ai vu que tu avais roulé en F3 et en Porsche Supercup, quelle est la voiture qui t’a impressionné le plus et pourquoi ?

Pour moi en ce moment le WEC est le meilleur endroit où rouler quand tu es pilote, parce que ce sont des bonnes courses où il y a beaucoup de challenge et j’aime le chemin que prends l’endurance en ce moment. 

La meilleure voiture que j’ai roulé c’est l’Audi en DTM

Parce qu’elle était agréable, puissante et très performante. Elle était vraiment spéciale pour moi et bien sûr la LMP2 (deuxième division de l’endurance) qui est la deuxième meilleure voiture que j’ai conduit.

Avec cette victoire au Mans, inter europol (son équipe) se classe à la 2ème place du championnat, penses-tu être en mesure de battre les plus grosses équipes ?

Pour moi UNITED aura du mal à réduire l’écart, car ils ont 20 points de retard. Le plus grand adversaire sera la WRT 41. On a une chance de remporter le championnat. On a eu un meilleur départ par rapport aux autres concurrents. Mais il faut que l’on utilise notre élan pour battre WRT. Il nous faudra beaucoup de chance, mais je pense que l’on peut les battre.

Qu’est-ce que que les 24h évoquent pour toi ?

Pour moi, c’est la meilleure course du monde, et avoir pris part au centenaire est encore plus unique. C’est un rêve d’avoir lutté pour la victoire au Mans.

Quel est ton programme pour le reste de la saison ?

La fin de saison ça sera juste le WEC avec Monza, FUJI et Bahreïn. Pour l’année prochaine, l’objectif est de rouler en Hypercar, mais ce n’est pas encore décidé. Mais pour l’instant, mon objectif principal est de remporter le championnat LMP2.